Timbre à date 1er jour
Conçu par : Arobace
| Description | Provenant du bloc à l’effigie d’hommes et de femmes qui ont dit non à l’occupation au péril de leurs vies. Cette émission s’inscrit dans les commémorations des 80 ans de la Libération de la France. |
| Commentaire | On pourrait croire qu’une bibliothèque est un endroit calme, protégé du monde. Pourtant, pour Yvonne Oddon, née en 1902 à Gap, dans les Hautes-Alpes, les livres ont très tôt été une façon de regarder la vie droit dans les yeux. Elle grandit entre les montagnes et le parfum des pages fraîches. Elle étudie, voyage jusqu’aux États-Unis pour comprendre comment fonctionnent les bibliothèques modernes. Puis elle revient en France avec une idée un peu folle : rendre la culture accessible à tous. À Paris, dans les années 30, elle devient la bibliothécaire du tout nouveau Musée de l’Homme. Une femme discrète, pas du genre à se mettre en avant, mais déterminée. Elle organise les ouvrages, accueille les visiteurs, classe, reclasse… et observe aussi une Europe qui s’assombrit. Quand la guerre éclate en 1939, elle rejoint un petit groupe de résistants du Musée. Ils impriment des tracts, diffusent des informations interdites, collectent même de faux papiers. Le matin, les étudiants empruntent des livres ; la nuit, on ronéotype des bulletins clandestins. Un jour de février 1941, tout bascule. Arrestation. Interrogatoires sans fin. Elle refuse de parler. Son calme impressionne, presque ironique face à la brutalité. Yvonne est finalement déportée vers le camp de Ravensbrück. Là-bas, la faim, le froid, la peur, mais aussi l’extraordinaire solidarité entre femmes. Elle organise des cours secrets, des échanges de mots, de souvenirs, un petit bout de liberté dans un univers qui voulait l’écraser. Libérée en 1945, amaigrie mais vivante, elle retrouve doucement une vie ordinaire. Elle retourne au Musée de l’Homme, comme si rien n’avait changé, ou presque. Elle continue son travail de bibliothécaire, humble, appliquée, sans jamais se vanter de ce qu’elle avait risqué. Aider les autres à apprendre : c’était ça son combat, et il n’a jamais cesser. Quand on feuillette un livre aujourd’hui, est-ce qu’on pense à ces mains qui ont défendu le droit de lire au péril de leur vie ? Peut-être qu’on devrait. WikiTimbres |
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