Timbre : 2025 Le soleil - Edvard Munch

Le soleil de Munch me submerge à chaque regard. Il n’illustre pas simplement une scène, il déborde — comme une source d’énergie primitive — du papier même du timbre. Rarement une émission postale m’a paru aussi habité par la lumière. On n’est pas dans un lever ou un coucher de soleil, mais dans un éclatement vital, une poussée cosmique, presque tellurique.

Ce n’est pas un timbre qu’on classe sans y penser. Il résiste à la neutralité. Son éclat concentrique, presque brutal, casse le silence habituel de nos albums et réveille en moi un sentiment d’émerveillement mêlé de vertige. Munch, ici, n’exprime pas l’angoisse mais la vie, l’immensité, la fusion avec quelque chose de plus grand que soi.

Dans mes classeurs, je le range à part. Il dialogue avec d'autres œuvres solaires, bien sûr, mais reste inclassable. Le grain du ciel, les vagues rouges comme jaillies d’un feu souterrain, tout m’évoque une peinture qui aurait été faite non pas pour être vue, mais ressentie.

J’ai toujours aimé ces timbres qui prennent le risque de bousculer notre regard. Celui-ci ne s’admire pas passivement, il interroge, éclaire, secoue. Je suis heureux qu’il ait trouvé sa place dans le programme philatélique français. Il donne du sens à la collection.

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