Timbre : 2025 Tom Morel 1915 - 1944

Quel drôle de destin que celui d’un jeune officier né en 1915 à Lyon, qui rêvait d’aventure et s’est retrouvé à écrire l’Histoire en plein cœur des montagnes. Tom Morel, c’est ce genre de nom qui claque comme une rafale de vent sur les crêtes enneigées du plateau des Glières. Derrière le héros, il y a d’abord un étudiant sérieux, passé par le prestigieux lycée du Parc avant de rejoindre Saint-Cyr. On l’imagine, le matin tôt, réajustant son képi, avec cette détermination tranquille de ceux qui ne fanfaronnent jamais.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, il a 24 ans. L’armée française recule, puis c’est l’armistice. Beaucoup baissent les bras. Pas lui. En 1942, il rejoint la Résistance au sein des chasseurs alpins, ces soldats taillés pour le froid, la neige, les nuits sans lune. Il devient vite une figure de ralliement : charismatique, exigeant, parfois un peu trop dur, mais terriblement motivant. On raconte qu’il avait ce regard qui disait « viens, on y va » sans un mot de plus.

Début 1944, le vent de la liberté s’accroche aux montagnes de Haute-Savoie. Tom rassemble des centaines de maquisards au plateau des Glières. Leur mission ? Tenir coûte que coûte pour permettre le parachutage de matériel allié. Les journées sont rudes : marcher dans la neige, grelotter auprès d’un feu minuscule, avaler une soupe trop claire en rêvant d’un bon repas, entendre le silence trop lourd du plateau. Et la peur, aussi, celle qu’on étouffe en serrant les dents.

Le 9 mars 1944, lors d’une opération nocturne audacieuse, il est tué. À seulement 28 ans. Une balle, et toute une vie de promesses qui disparaît. Mais son engagement reste comme une empreinte dans la neige : elle fond peut-être, mais elle revient chaque hiver dans les mémoires.

Et toi, moi, nous tous… On se demande toujours ce qu’on ferait dans une situation pareille. Peut-être que la prochaine fois qu’on regardera une montagne fièrement dressée, on pensera à ceux qui ont choisi de se tenir debout, eux aussi.

WikiTimbres