Timbre : 2025 Jeanne Bohec 1919 - 2010

Personne ne naît « dynamite »… mais Jeanne Bohec s’en est rapprochée. Née en 1919 à Brest, avec le cri du vent et le sel de l’Atlantique en fond sonore, elle n’imaginait pas que sa vie deviendrait une aventure explosive — au sens propre comme au sens figuré. Elle voulait être chimiste, travailler tranquillement dans un laboratoire. Les années 30 la voient étudier sérieusement, le nez dans ses éprouvettes.

Puis 1940 renverse tout. La France occupée, les nazis partout, et Jeanne qui décide de dire non. Elle quitte Brest, rejoint Londres en 1941, et là — changement de décor complet — elle entre au Special Operations Executive. Son job ? Apprendre l’art redoutable du sabotage. Elle manipule explosifs, minuteries, détonateurs, avec la précision d’une horloger… mais en beaucoup plus dangereux. On lui donne même un surnom : « la femme à la dynamite ». Pas très subtil, mais plutôt fier.

En février 1944, elle est parachutée en France, au beau milieu d’une nuit glaciale. On imagine le choc : une chute dans le noir, puis les bottes qui s’enfoncent dans une prairie encore gelée. À peine débarquée, elle forme des groupes de résistants en Bretagne : fabriquer des bombes artisanales, faire sauter des rails, couper des communications. Les trains allemands, censés contrôler la région, se retrouvent soudainement bloqués. Jeanne se déplace à vélo — oui, avec de la dynamite sur le porte-bagages — le tout avec un sang-froid qui ferait pâlir James Bond.

Quand la Libération arrive, elle n’a que 25 ans. Et pourtant une guerre entière déjà derrière elle. Après le conflit, elle continue sa carrière scientifique et s’engage pour les droits des femmes, convaincue qu’il faut se battre partout, pas seulement sur les champs de bataille.

Je me demande toujours : dans une vie ordinaire, qu’est-ce qui réveille le courage extraordinaire ? Peut-être un mélange de hasard, de convictions, ou juste cette petite voix qui dit « vas-y » quand tout semble perdu.

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