Timbre : 1966 USINE MARÉMOTRICE DE LA RANCE

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Et si la mer, au lieu de nous balancer ses vagues, nous offrait carrément de l’électricité ? C’est exactement ce qu’a tenté — et réussi — la France dans les années 60 avec l’usine marémotrice de la Rance. Un pari fou à l’époque, presque un rêve d’ingénieur illuminé : dompter les marées pour produire de l’énergie. Rien que ça.

L’endroit n’a pas été choisi au hasard : entre Dinard et Saint-Malo, la mer fait le grand écart deux fois par jour. Jusqu’à 13,50 mètres de différence entre marée haute et basse. Tu imagines la puissance du truc ? Il a fallu des années de maquettes, de calculs, d’essais à Grenoble et Saint-Malo pour concevoir cette usine un peu folle, équipée de turbines « bulbes » (ça ne s’invente pas) qui tournent aussi bien à la montée qu’à la descente des eaux. Résultat : plus de 500 millions de kilowattheures produits chaque année — sans charbon, sans pétrole. Juste avec la mer qui va et vient. Une sorte de respiration bleue, silencieuse et régulière.

Mais ce n’est pas qu’un projet d’ingénieurs. C’est aussi un geste pour la Bretagne. La Rance ne s’est pas juste transformée en centrale : elle a aussi relié Dinard à Saint-Malo via une route sur la digue, divisant par cinq le trajet. Et niveau tourisme, la Côte d’Émeraude a gagné un atout inattendu, entre prouesse technologique et décor de science-fiction rétro.

Bref, quand on dit que la France des années 60 croyait encore au progrès, ce barrage-là en est l’illustration parfaite. Il y a de l’intelligence là-dedans, mais aussi une sacrée dose de poésie.

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