Timbre à date 1er jour
| Description | L'Apocalypse, tapisserie du XIVe siècle, exposée au château d'Angers (Maine-et-Loire) |
| Commentaire | Imagine un immense ruban de laine et de soie, long comme deux wagons de train, tendu comme un parchemin sacré au cœur d’un château… Tu es à Angers, devant la tapisserie de l’Apocalypse, chef-d’œuvre tissé au XIVᵉ siècle, miraculé du temps et des hommes. Commandée par Louis Ier d’Anjou en 1373, cette tapisserie est tout sauf un simple décor. C’est une vision cosmique, une bande dessinée médiévale qui donne chair au texte de Saint Jean : cavaliers de l’Apocalypse, anges vengeurs, cuves débordant de sang... on ne fait pas dans la dentelle. Le peintre Hennequin de Bruges en a dessiné les "pourtraictures" (le mot est délicieux), et c’est le génial lissier Nicolas Bataille qui, en sept ans, tisse les sept pièces monumentales. En tout, 105 tableaux, bordés de ciel et de terre — bleu en haut, vert en bas — comme un théâtre céleste où l’humanité joue sa dernière scène. Mais voilà. Après avoir été chérie, exposée, honorée... la tapisserie sombre dans l’oubli. En 1782, on essaie même de la vendre. Personne n’en veut. Pire : pendant la Révolution, on la découpe pour couvrir des orangers, garnir des écuries, doubler des rideaux. Pathétique. Et pourtant, un évêque (Angebault, souviens-toi de son nom) la sauve in extremis au XIXᵉ siècle. En 1954, enfin, elle retrouve sa dignité : une salle entière du château d’Angers lui est dédiée. Juste retour des choses. Aujourd’hui, ce "beau tapis de Monsieur d’Anjou", comme l’appelait un visiteur d’Arles en 1400, fascine encore. Pas besoin de croire à l’Apocalypse pour ressentir sa force. Il suffit d’ouvrir les yeux… et peut-être de se demander : que restera-t-il de nous, dans 700 ans ? WikiTimbres |
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