Timbre : JOURNÉE DU TIMBRE 1968 FACTEUR RURAL DE 1830

 La légende "Facteur rural de 1930" est erronée puisque Béquet s'est inspiré de la gravure en couleurs qui accompagnanit la circulaire de l'administration des postes en date du 9 décembre 1935 représentant le premier uniforme des facteurs ruraux.

La surtaxe est au profit de la Croix-Rouge française.

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Avant 1830, vivre à la campagne, c’était un peu comme habiter sur une autre planète. Pas d’infos fraîches, pas de nouvelles des cousins, pas de nouvelles tout court en fait. Pour récupérer une lettre, il fallait parfois marcher jusqu’à la ville voisine — ou espérer qu’un voisin, un colporteur ou un brave curé s’en charge à ta place. Autant dire qu’un bon paquet de courriers finissaient à la benne, ou au fond d’un tiroir jamais ouvert.

Et puis un jour, bim : la loi du 3 juin 1829 arrive. Elle décide que désormais, dans toutes les communes de France, même les plus perdues au fond des bois, quelqu’un passera livrer le courrier. Et ce quelqu’un, c’est le facteur rural. Un gars simple, pas bien payé, mais sacrément attendu. Il est là, tous les jours ou presque, bottes aux pieds, chapeau noir vissé sur le crâne, sa grande sacoche de cuir battant la hanche.

Il fait cinq lieues par jour (environ 20 km, ouais), sous la neige, la flotte, ou la canicule. Et il est reçu comme un roi. Pas parce qu’il porte des fleurs ou des gâteaux, mais parce qu’il ramène ce que tout le monde attend : des nouvelles du monde. Des lettres d’amour, des nouvelles du front, des mots du fils parti en ville. Une petite enveloppe pouvait tout changer.

D’ailleurs, on lui écrivait des poèmes, au facteur. Un quatrain pour le saluer en riant, comme celui-ci :
Bravant la pluie et la poussière / Et s’appuyant sur son bâton, / Il porte dans sa carnassière / Les petits secrets du canton.

Aujourd’hui, on a WhatsApp et les stories Insta. Mais à l’époque, le facteur rural, c’était carrément le messager du cœur. Et sans lui, le monde aurait tourné un peu plus seul.

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