Timbre : 2025 JEAN D’ORMESSON 1925 - 2017

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Tu savais que Jean d’Ormesson, ce dandy éternel à l’œil malicieux, a terminé son dernier livre... la veille de sa mort ? Oui, littéralement. Il a posé son point final un 4 décembre 2017 et s’en est allé le lendemain. Ça résume bien le personnage : un écrivain jusqu’au bout des ongles, jusqu’au bout du souffle.

Ce Parisien, né en 1925, a passé sa vie à jongler avec les mots comme d’autres jouent aux cartes — pour le plaisir, mais avec une élégance quasi insolente. Agrégé de philo, académicien, directeur du Figaro, mais surtout conteur infatigable, il racontait sa vie sans vraiment la raconter. Aragon disait “le mentir-vrai”, et d’Ormesson en a fait son sport favori. Un peu comme s’il avait mis un masque vénitien pour mieux se mettre à nu. Dans C’était bien, il confiait avoir été émerveillé par la vie, même s’il en ignorait le sens (qui ne l’est pas, hein ?).

Mais le plus fou ? À 92 ans, alors que la plupart jouent au scrabble ou comptent les cachets, lui attaque Un hosanna sans fin. Épuré, lumineux, dit-on. Le début du livre : « Grâce à Dieu, je vais mourir. » Rien que ça. D’après François Sureau, son vieux complice, son œuvre entière était une bataille contre l’indifférence. Et c’est peut-être ce qui le rend encore touchant aujourd’hui, dans un monde parfois… comment dire… anesthésié ?

Tiens, petite anecdote : à la séance où il a été élu à l’Académie, un huissier a glissé à un journaliste “Il va mettre de la fantaisie sous la Coupole”. Il ne croyait pas si bien dire. D’ailleurs, il paraît que sur sa table de chevet, on trouvait autant de Platon que de romans de gare. Va comprendre.

Alors oui, certains diront qu’il enjolivait. Peut-être. Mais il le faisait avec panache — et gratitude. Et ça, franchement, ça se perd.

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