Timbre à date 1er jour

Description | Vitrail de l’église Sainte-Foy de Conches-en-Ouche (Eure) |
Commentaire | Au cœur de Conches-en-Ouche, l’église Sainte-Foy, entièrement rebâtie au XVIᵉ siècle dans un gothique flamboyant, déploie ses arcades élancées sous une flèche élancée, tandis que ses verrières invitent à un voyage où la lumière devient récit et mémoire . Dès l’entrée, le visiteur est saisi par l’harmonie singulière des vitraux du chœur, où se mêlent scènes sacrées et présence des donateurs. Composés autour de 1540 par Romain Buron, maître-verrier de Gisors formé par Engrand Leprince, ces panneaux ont longtemps été attribués à tort à un élève allemand avant que l’érudition ne redonne à Buron son juste crédit . L’artiste puise dans les gravures d’Aldegrever l’équilibre entre une finesse narrative et une palette subtile, comme en témoigne la baie de la pêche miraculeuse, où l’échelle humaine se joue des reflets couleur saphir et ambre. Au-delà du chœur, les grandes verrières de la nef composent un chemin méditatif : du baptême du Christ au triomphe de la Vierge, chaque lancette, d’un dessin vigoureux et d’un coloris riche, souligne la théâtralité contenue de la lumière médiévale adaptée aux sensibilités de la Renaissance. Le visiteur, guidé par ce chatoiement, passe des profondeurs du baptistère à l’ascension céleste, sans jamais rompre l’unité architecturale du vaisseau. Plus qu’un ensemble décoratif, ces vitraux incarnent la capacité du verre peint à sublimer l’architecture et à colorer l’espace sacré, comme l’avait écrit l’historien Henri Focillon en saluant, dès le Moyen Âge, « la création la plus extraordinaire » de cette alliance du structurel et du spirituel. Aujourd’hui encore, le spectacle silencieux de ces verrières rappelle que l’art du vitrail, loin d’être figé, demeure un langage vivant, murmurant au passant la force d’un passé toujours vibrant. |
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