Timbre : 1969 LOUIS XI ET CHARLES LE TÉMÉRAIRE

Visuel : Louis XI et les armes de France et Charles de Valois et les armes de Bourgogne, sur fond de carte du Royaume de France et des territoires de l'Etat bourguignon (anciens Pays-Bas, Franche-Comté et Cercle impérial de Bourgogne).

Il y a des duels qui dépassent la simple querelle entre deux hommes. Celui de Louis XI et Charles le Téméraire, c’est un affrontement d’époques, de caractères, d’ambitions. Deux figures comme sculptées dans la pierre, l’un tordu par la ruse, l’autre consumé par l’orgueil. Et entre eux, rien de moins que le sort du royaume de France.

Tout commence dans un climat déjà tendu : le royaume est en morceaux, les seigneurs font la loi, et Louis XI hérite d’un trône fragile. En face, Charles, duc de Bourgogne, rêve de reconstituer une Lotharingie fantasmée, un État puissant entre France et Empire. Ce serait presque poétique si ce n’était pas si sanglant.

Et ils s’y mettent vite, ces deux-là. Trahisons, alliances brisées, enlèvements – à Péronne, Louis XI est même retenu captif, obligé d’accompagner Charles au siège de Liège. Humiliation totale. Mais il encaisse, le roi. Il plie, jamais ne rompt. Il attend son heure… et elle viendra.

1477. Charles meurt devant Nancy, seul, gelé, battu par les Suisses. Louis n’a plus qu’à ramasser les morceaux. Il annexe, il récupère, il enterre les rêves bourguignons. C’est la fin des grands vassaux indociles. Le roi peut désormais asseoir son pouvoir sans partage. Et il ne s’en prive pas.

Cette histoire, c’est un tournant. Elle raconte comment la France s’est rassemblée, territoire après territoire, jusqu’à devenir l’un des États les plus puissants d’Europe. Et au passage, elle nous rappelle que les grandes victoires ne sont pas toujours celles qu’on célèbre sur les champs de bataille… mais parfois celles qu’on arrache dans l’ombre, patiemment.

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