| Description | Jacques Callot (1592-1635), graveur, né à Nancy |
| Commentaire | Ensavoir plus sur Wikipédia: Jacques Callot Émis en novembre 1936, ce timbre consacré à Jacques Callot inaugure la première série figurative explicitement dédiée au soutien des chômeurs intellectuels. Il s’inscrit dans la politique sociale et culturelle du Front populaire, qui cherche alors à répondre à une crise touchant durement artistes, enseignants, chercheurs et professions libérales, souvent exclus des dispositifs classiques d’assistance. Le choix de Jacques Callot, dessinateur et graveur lorrain du XVIIᵉ siècle, n’est pas anodin. Maître incontesté de l’eau-forte, Callot incarne à la fois l’excellence artistique française et la précarité historique de la condition de l’artiste. Son œuvre la plus célèbre, Les Grandes Misères de la guerre, résonne fortement dans une Europe des années 1930 marquée par la montée des tensions internationales et le souvenir encore vif de la Grande Guerre. Le timbre opère ainsi un double discours : hommage patrimonial et message social contemporain. Dessiné et gravé par Achille Ouvré, le timbre adopte un portrait sobre et rigoureux, fidèle à l’esthétique de la taille-douce française de l’entre-deux-guerres. Le traitement du visage, précis et profondément modelé, fait écho aux qualités techniques de Callot lui-même : netteté du trait, lisibilité, maîtrise de l’encrage. Cette mise en abyme graphique renforce la cohérence intellectuelle de l’émission. La valeur faciale de 20 centimes, assortie d’une surtaxe de 10 centimes, correspond à l’affranchissement d’usages spécifiques comme l’envoi d’échantillons, tout en garantissant une circulation réelle du timbre. La surtaxe, clairement identifiée, transforme chaque envoi postal en acte de solidarité. Le tirage relativement modeste pour un timbre courant, 1,6 million d’exemplaires, confirme le caractère ciblé mais durable de cette série, maintenue en vente jusqu’en 1938. Ce timbre constitue aujourd’hui une pièce représentative de la philatélie sociale française, où l’image n’est plus seulement décorative ou commémorative, mais porteuse d’un message politique, culturel et humaniste. Il marque une étape importante dans l’utilisation du timbre comme outil de mobilisation collective au service d’une cause intellectuelle.
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