Timbre : 1936 POUR L'ART ET LA PENSÉE

Pour l'art et la pensée.

Ce timbre surchargé « Pour l’Art et la Pensée » émis en octobre 1936 s’inscrit dans la continuité directe des émissions françaises destinées à venir en aide aux chômeurs intellectuels, catégorie particulièrement touchée par la crise économique des années 1930. Il reprend un type existant, sur lequel est ajoutée une surtaxe de 20 centimes, explicitement affectée à cette cause, conformément à la politique sociale et culturelle menée durant le Front populaire.

Dessiné et gravé par Achille Ouvré, le timbre conserve une composition allégorique sobre et symbolique, où la référence à la culture, à la création artistique et à la pensée intellectuelle est centrale. La surcharge n’est pas seulement un procédé économique ; elle constitue un marqueur philatélique fort, traduisant l’urgence sociale et la volonté de mobilisation nationale par le biais du courrier quotidien.

La valeur faciale de 50 centimes, augmentée de la surtaxe, correspond à l’affranchissement de la lettre simple pour l’intérieur, ce qui garantit une diffusion massive du timbre dans la correspondance courante. Cette large circulation renforce la portée du message de solidarité, tout en assurant une collecte régulière de fonds.

Imprimé en taille-douce rotative en trois couleurs, ce timbre présente une qualité d’exécution élevée, caractéristique des productions françaises de la période. Le format horizontal, associé aux valeurs usuelles de l’époque, facilite son usage postal tout en conservant une forte lisibilité de la surcharge.

Maintenu en vente jusqu’en mai 1938, ce timbre témoigne de la persistance des difficultés économiques affectant les professions intellectuelles bien au-delà de l’année 1936. Il constitue aujourd’hui un document philatélique représentatif de l’engagement social de l’État français à la veille de la Seconde Guerre mondiale, recherché tant pour sa signification historique que pour son intérêt thématique.