Timbre : 1964 CALVIN 1509-1564

Le 23 mai 1964, à Noyon, petite ville picarde, on rend hommage à un homme dont l’ombre plane encore sur notre civilisation : Jean Calvin, artisan farouche de la Réforme protestante. L’occasion ? Un timbre, certes, mais surtout un prétexte pour se replonger dans la vie d'un personnage... pas franchement tiède.

Calvin, c’est ce gamin studieux, né en 1509, qui file très vite vers Paris pour s’imprégner de lettres classiques (merci Mathurin Cordier). Mais voilà, entre deux cours de droit et quelques leçons de grec, la graine d'une révolution intérieure germe en douce. En 1533, pan ! La rupture est publique : poursuivi pour hérésie, il file en catimini jusqu’à Bâle, où il pond l’Institution chrétienne, son manifeste théologique... Une brique ? Oui, mais une brique qui allait ébranler des empires.

Sa réputation de chef sévère (limite control freak) s'est forgée à Genève, où, après un premier exil pour excès de zèle (ça arrive), il revient en 1541. Et là, pas de quartier : Calvin fait régner une discipline de fer, au point que certains parlent aujourd'hui encore de « dictature spirituelle »... Fun fact : même les noms des enfants devaient être "conformes à la foi" – adieu les petits Cupidon ou Vénus...

Et pourtant, derrière la rigueur, une œuvre immense. Plus de 2 000 sermons, des tonnes de lettres, et une influence qui, de l’Écosse à Boston, a façonné le monde moderne. Ah, et tiens, une anecdote : Calvin, déjà miné par mille maladies, dictait encore ses textes sur son lit de mort en 1564, la voix faible mais l’esprit vif. L'acharné jusqu'au bout.

Bref, plus qu’un théologien, un bâtisseur d’idées. Peut-être est-ce pour cela que, malgré les siècles, il nous oblige encore à lever la tête et à (se) demander : au fond, qu’est-ce qu’on croit vraiment ?

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