Timbre : 1975 ROBERT SCHUMAN L'EUROPÉEN 1886-1963

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Robert Schuman est né en 1886 à Luxembourg, d'une famille messine qui avait quitté la Lorraine annexée. Muni des diplômes français et allemands, il restera marqué par une double culture, la langue maternelle et les études poursuivies à Bonn et Strasbourg pour devenir avocat à Metz. Sa passion pour l'histoire, ses convictions religieuses, l'amour de sa province, le conduiront ainsi, le jour venu, à sauver les Marches de l'Est de leur destinée d'enjeux dans les rivalités nationales. Député de la Moselle dès 1919, il poursuit, quarante trois années durant, une carrière politique au cours de laquelle il préside longtemps la Commission d'Alsace Lorraine, avant de devenir sous-secrétaire d'État dans un cabinet de guerre. En septembre 1940, la gestapo le déporte dans le Palatinat; il s'évade et rejoint en zone sud ses compatriotes dont il ranime l'espoir. La Libération le rend à sa province et à l'Assemblée et, de 1946 à 1953, il entre au Gouvernement, d'abord aux Finances, puis à la Présidence du Conseil et aux Affaires étrangères. Dans ces fonctions, après avoir signé le Pacte atlantique imposé par la guerre froide, il fait au salon de l'Horloge du quai d'Orsay la déclaration du 9 mai 1950 qui constitue l'acte de naissance de l'Europe communautaire actuelle, recueillant dès l'origine l'adhésion enthousiaste de l'Allemand Adenauer, de l'Italien de Gasperi, du Belge Spaak et d'autres grands Européens de l'époque. Autour de cette Europe des Six de la CECA, se développe progressivement une coordination de plus en plus étroite entre des pays de vieille civilisation qui aspirent à former le noyau d'un monde plus ouvert et plus pacifique. Après des initiatives devançant l'évolution des esprits et tendant à l'émancipation de la Tunisie et du Maroc, Robert Schuman est appelé à présider, de 1958 à 1960, le Parlement européen dont il a été l'un des fondateurs. Retiré à Scy-Chazelles (Moselle), il y meurt en 1963. Rarement homme politique aura connu un tel rayonnement au-delà de nos frontières. Son humilité et son désintéressement, son aptitude à comprendre ses interlocuteurs et à concevoir des vues d'avenir lui ont assuré, ainsi qu'à la diplomatie française, une exceptionnelle autorité.