Timbre : 1966 AMBULANCIÈRE (1859)

Ce timbre est grevé d'une surtaxe au profit de la Croix Rouge française

Le 24 juin 1859, autour de Solferino, c’est l’enfer. Deux armées s’écharpent toute la journée, et à la tombée de la nuit, ce ne sont plus des soldats qu’on ramasse, mais des lambeaux d’humanité. Le sang, la boue, les hurlements… et, au milieu de tout ça, quelques femmes. Des ambulancières. Pas formées, pas protégées, à peine équipées — juste là, à panser l’horreur avec les moyens du bord : un peu d’eau, un mot doux, un bout de tissu.

Ces femmes, on ne les connaît pas. Elles n’ont pas de noms gravés dans les manuels. Pourtant, sans elles, combien seraient morts seuls ? Ce sont elles qui ont inspiré Henri Dunant, témoin sidéré de ce carnage. Son fameux « Souvenir de Solferino », ce cri du cœur qui déclenchera

Et tiens, détail que j’adore : à l’époque, l’ambulancière ressemble plus à une cantinière qu’à une soignante. Pourtant, elle incarne déjà quelque chose de plus grand — une forme brute, presque instinctive, de compassion. C’est elle qu’on retrouve aujourd’hui, bien des années plus tard, dans chaque soignant(e) engagé(e), chaque volontaire sur une zone de conflit, chaque personne qui s’agenouille à côté d’un corps blessé, simplement pour dire : je suis là.

Alors non, elle n’avait pas de diplôme. Mais elle avait le geste. Et c’est peut-être ce geste qui a tout changé.

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