Timbre : 2025 Daniel Cordier 1920 - 2020


Description
Provenant du bloc à l’effigie d’hommes et de femmes qui ont dit non à l’occupation au péril de leurs vies. Cette émission s’inscrit dans les commémorations des 80 ans de la Libération de la France.
Commentaire

On a beau naître au bord de l’Atlantique, sous le soleil de la Côte basque, la vie peut vous pousser très loin du confort du rivage. Daniel Cordier, né à Bordeaux en 1920, appartient à cette génération qu’on croyait promise à la paix. Il grandit entre les embruns et un patriotisme presque naïf, celui qu’on apprend sur les bancs de l’école. À 19 ans, quand la France signe l’armistice de 1940, sa stupeur se transforme en rage. Bon, il l’admettra plus tard : il était royaliste, viscéralement anti-allemand, et prêt à se battre avant même de savoir comment.

Alors il file en Angleterre. Le 29 juin 1940, il embarque avec près de 300 camarades depuis Bayonne. Ces gamins deviennent les premiers volontaires de la France libre. Cordier y rencontre De Gaulle, s’engage dans les services secrets et se retrouve parachuté en France fin 1942. Pas vraiment ce qu’on appelle une mission tranquille : à peine arrivé, il devient le secrétaire de Jean Moulin, le grand architecte clandestin de la Résistance intérieure.

On l’imagine traversant Lyon en vélo, les poches

bourrées de messages codés et de faux papiers, le cœur qui tape trop fort quand une patrouille allemande ralentit. Dans un coin de cuisine ou de cave, il dactylographie jour et nuit, organise les réunions, apprend à ne rien laisser paraître. Il voit l’ombre de la Gestapo se resserrer. Et puis, en juin 1943, Jean Moulin est arrêté. La perte le fracasse. Daniel doit disparaître, recommencer ailleurs. La Résistance, ça tient parfois à un coup de chance… ou à l’invisible.

Après la guerre, on s’attend à un héros politique. Mais non. Il tourne une page, devient marchand d’art, découvre le travail d’artistes comme Dubuffet ou Tapiès, collectionne, écrit, se passionne. Comme si une autre liberté s’était offerte à lui : celle de l’esprit et des formes.

À sa mort en 2020, à 100 ans pile, il avait traversé un siècle entier, combat après combat, idée après idée. Peut-être que le courage, le vrai, c’est juste choisir de rester vivant, vraiment vivant, quoi qu’il arrive.

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