Timbre : 2025 Cartel

Son nom peut faire penser à un polar mexicain, mais le cartel dont on parle ici est bien plus élégant. C’est une horloge… mais une horloge qui a décidé d’être une star du décor. Au XVIIIᵉ siècle, sous Louis XV puis Louis XVI, les artisans français se lancent dans un défi aussi esthétique que technique : créer des pendules qui ne se contentent plus de donner l’heure, mais qui décorent les murs avec l’assurance d’une œuvre d’art.

On imagine l’intérieur d’un salon parisien à l’époque : parquet ciré, moulures délicates, et là, juste au-dessus d’une console en marbre, un cartel en bronze finement ciselé, peut-être orné de fleurs, de feuillages, ou même d’un angelot qui surveille le temps. La pendule trône, bien droite, pendant que son balancier se balance discrètement dans un caisson assorti. Rien n’est laissé au hasard : chaque courbe, chaque relief doit flatter l’œil… et épater les invités.

Ces horloges étaient souvent le résultat de collaborations remarquables.

Avec la Révolution, les styles changent, l’exubérance Rococo laisse place à une sobriété plus néo-classique. Et pourtant, le cartel survit, se réinvente, s’adapte aux goûts de chaque époque. Cet objet décoratif continue d’apporter une touche de raffinement.

Aujourd’hui, il arrive qu’on en croise un dans une brocante. Silencieux, un peu poussiéreux, mais digne. On hésite à le toucher : est-ce qu’il sonnera encore ? Est-ce qu’il racontera quelque chose de ces salons où l’on murmurait la politique en buvant du chocolat chaud ?

Peut-être que certaines horloges ne mesurent pas seulement le temps… Elles le racontent.

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