Timbre : 2025 FIGURES DE LA RÉSISTANCE

Il y a des dates qui résonnent comme un coup de tonnerre. Le 18 juin 1940, par exemple. La voix de De Gaulle à la radio, hésitante mais ferme, appelant à continuer le combat. C’est à ce moment-là que la Résistance a commencé à prendre forme, dans l’ombre, avec des hommes et surtout des femmes prêts à tout risquer. Eh bien, 80 ans plus tard, on leur rend hommage d’une façon inattendue : un bloc entier dédié à leurs visages, leurs noms, leurs destins.

Tu les connais peut-être de loin, certains pas du tout. Jeanne Bohec, par exemple, parachutée en Bretagne pour faire sauter les rails en 1944. Ou Charlotte Delbo, arrêtée avec son mari, déportée à Auschwitz, revenue pour témoigner de l’indicible. Il y a aussi Marie-Madeleine Fourcade, une des rares femmes à diriger un grand réseau clandestin, l’« Alliance », dès 1941. Et Noor Inayat Khan, descendante d’un maître spirituel indien, devenue opératrice radio à Paris avant d’être exécutée à Dachau en 1944. Des vies intenses, trop

Et puis il y a les noms que les manuels d’histoire murmurent à peine : José Aboulker, étudiant en médecine à Alger qui a facilité le débarquement allié en Afrique du Nord ; Jean-Pierre Vernant, prof de philo à Toulouse devenu chef de maquis ; Tom Morel, officier de Saint-Cyr, tombé à 29 ans dans les Alpes à la tête des Glières. Leurs histoires sentent la poudre, les papiers froissés passés de main en main, les nuits glaciales à attendre un parachutage. Ça paraît loin, et pourtant si proche : 1943, 1944… nos grands-parents étaient là.

Je trouve ça émouvant qu’on rappelle aujourd’hui que la Résistance, ce n’était pas seulement quelques héros en statue. C’était une mosaïque de visages, de colères, de courages, d’échecs aussi. Finalement, se souvenir d’eux, c’est se demander : et nous, qu’aurions-nous fait ? La question reste en suspens, et c’est peut-être mieux ainsi.

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