Timbre : 2025 BERNARD GERMAIN DE LACEPÈDE 1756-1825

Un savant capable de relier poissons, politique et musique : voilà Lacepède.

Il naît à Agen en 1756 et, très vite, collectionne deux obsessions qui n’ont rien de bizzard : les sons et les bêtes. En 1785, il publie une Poétique de la Musique pour comprendre d’où vient cet art qui nous colle à la peau, puis bifurque franchement vers la zoologie. Buffon le repère et l’embarque au Jardin du Roi. Entre 1788 et 1804, Lacepède déroule des volumes très sérieux sur les reptiles, les amphibiens, les poissons et même les cétacés. Imagine la scène : des pages qui sentent l’encre fraîche, des bocaux, et lui qui note tout, tout.

La Révolution bouscule tout, évidemment. Député modéré, il file se mettre au vert pendant la Terreur — on le comprend — et revient après la chute de Robespierre. En 1795, il entre à l’Institut, et le 18 Brumaire propulse Bonaparte. Là, coup d’accélérateur : en 1803, Lacepède devient le premier grand chancelier de la Légion d’honneur, unique civil à avoir porté ce titre. Il organise

Puis la Restauration le met au placard. Retour aux livres. Il s’attaque à une Histoire générale de l’Europe qui paraîtra après sa mort, en 1825. Ce destin a un parfum de bibliothèque et de couloirs à l’ancienne : ça craque sous les pas, ça chuchote, et dehors il fait encore chaud — qué calor — tandis qu’on parle d’évolution des espèces sans le dire trop fort. aujourd’hui, on célèbre surtout ce mélange rare : un naturaliste qui pense le vivant, un politique qui met de l’ordre, un mélomane qui écoute le monde. Et là— on se dit que certains savants vivent plusieurs vies dans une seule. Vraiment, vraiment.

Demain, on lira peut-être Lacepède autrement : non comme un nom de manuel, mais comme un guide discret pour faire tenir ensemble la curiosité et l’action. Pas mal, non ?

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