L’émission Sage, dans sa variante dite « Type II », représente l’une des distinctions typographiques les plus importantes de la philatélie française de la fin du XIXᵉ siècle. Apparue après les premiers tirages du Type I, cette version corrigée témoigne du travail de retouche réalisé sur les clichés afin d’améliorer la lisibilité de la légende « POSTES » et du cartouche, tout en stabilisant les irrégularités qui affectaient les premières impressions.
La différence la plus caractéristique réside dans le « E » de POSTES, dont la barre médiane est redressée ou épaissie selon les valeurs. Cette retouche, en apparence minime, permet aujourd’hui d’identifier des tirages entiers et d’établir des séquences d’impression plus précises. Les collectionneurs spécialisés s’appuient également sur les micro-détails du cadre, notamment l’épaisseur des filets et la présence de points résiduels dus à la retouche manuelle des galvano.
Sur le plan postal, le Type II accompagne une période d’augmentation significative des volumes de correspondance intérieure et internationale. Les plis affranchis au 15c, 20c ou 25c témoignent d’une intensification des échanges, en particulier avec les pays limitrophes. Les usages sur recommandés, imprimés ou cartes postales illustrées constituent des terrains d’étude particulièrement riches. Les affranchissements mixtes Type I / Type II, observés à la charnière des deux tirages, sont aujourd’hui très recherchés et fournissent des indications précieuses sur l’épuisement progressif des stocks.
La série Sage, et plus encore son Type II, incarne une philatélie de transition : encore dépendante des procédés typographiques du milieu du siècle, mais déjà engagée dans une normalisation graphique et tarifaire. Le groupe Sage – Type II permet ainsi de saisir les nuances d’une époque où la poste française se structure rapidement, tout en conservant une esthétique caractéristique des premières émissions républicaines.