L’émission dite « Type Blanc », introduite au tournant du XXᵉ siècle, accompagne la modernisation progressive du service postal français. Placée entre le Mouchon et les premières Semeuse, elle occupe une période de transition où l’administration cherche à stabiliser la lisibilité des timbres d’usage courant tout en maîtrisant les coûts de production. Conçue pour être immédiatement reconnaissable, la vignette adopte un style plus épuré et une construction graphique centrée sur un médaillon entouré de colonnes décoratives.
Le Type Blanc se caractérise par une impression typographique réalisée sur un matériel déjà éprouvé, mais globalement stable. Les valeurs basses — souvent très utilisées pour les imprimés, cartes postales et tarifs simples — montrent toutefois une grande variété de nuances, liée aux nettoyages irréguliers des galvano et au remplacement des encres. Les différences de densité sur les fonds pleins, les faiblesses de cadre ou les sauts légers d’encrage constituent autant de points d’attention pour les collectionneurs spécialisés.
Les usages postaux sont variés et très représentatifs de la circulation quotidienne du courrier au début du siècle. Les lettres au tarif intérieur, les cartes postales illustrées du plein essor touristique, mais aussi les correspondances commerciales donnent à cette série une présence constante dans les archives. Les valeurs plus élevées — notamment les affranchissements pour l'étranger ou les recommandés — témoignent de l’évolution progressive des tarifs et de l’intégration de la France dans un réseau postal international en pleine structuration.
Le Type Blanc, souvent perçu comme une émission « intermédiaire », se révèle en réalité comme un ensemble riche, techniquement cohérent et historiquement révélateur. Il marque une étape clé dans la transition vers les grandes modernisations postales du premier XXᵉ siècle, tout en offrant aux collectionneurs un terrain d’étude subtil, entre variations typographiques et usages quotidiens.