L’émission dite « Seconde Cérès » marque le retour de la figure républicaine après les mois d’interruption liés au conflit de 1870. Produits à l’Atelier des Timbres-Poste dans un contexte matériel très dégradé, ces timbres témoignent d’une période de transition où l’administration cherche à rétablir une normalité postale. Le procédé d’impression reste celui de la typographie, avec des galvano déjà éprouvés par les séries antérieures, ce qui explique la fréquence des cadres affaiblis, des écrasements localisés et des décalages d’axes.
La série est particulièrement riche en nuances, parfois très marquées entre premiers et derniers tirages. Le bleu et le brun présentent des variations significatives, accentuées par les aléas d’encrage et la qualité irrégulière du papier. L’identification des types constitue un point central de l’étude : de légères différences dans la gravure du profil, de la légende ou du cadre suffisent à distinguer des tirages distincts.
Les plis affranchis au début de 1871 sont parmi les plus recherchés. Ils illustrent la remise en place progressive du réseau postal, avec des cachets encore incertains, des bureaux provisoires et des itinéraires en recomposition. Les affranchissements combinés pour l’étranger, notamment vers le Royaume-Uni, l’Italie et la Suisse, offrent aujourd’hui un terrain d’étude privilégié pour comprendre la recomposition des tarifs internationaux.
Cette émission, en apparence modeste, est devenue au fil du temps l’un des corpus les plus techniques à étudier. Son intérêt réside autant dans la diversité des tirages que dans la lecture fine des défauts d’impression, véritable signature de cette période de reconstruction.